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Anses Surveiller la propagation de Phytophthora ramorum

Les rhododendrons font partie des plantes sensibles à Phytophthora ramorum ©Valérie Vidril

Phytophthora ramorum représente un risque pour de nombreux végétaux d’ornement comme les rhododendrons. Dans un rapport publié le 27 février, l’Anses (1) émet les recommandations afin de surveiller sa propagation, de prévenir les risques d’introduction et d’éradiquer les foyers où il s’est établi.

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Ce pseudo-champignon est classé comme danger sanitaire de première catégorie pour les espèces végétales dans la réglementation française depuis 2014 (2), et est donc soumis à des mesures de lutte obligatoire. La première détection de P. ramorum en France a eu lieu en mai 2017 sur mélèzes du Japon (Larix kaempferi) dans le Finistère.

Les plantes hôtes

Une liste de plantes hôtes, à la fois vulnérables face à cet organisme et qui peuvent faciliter sa transmission, a été établie par l’agence. Les 3 espèces de Larix (mélèzes) : L. kaempferi, L. decidua et L. x eurolepis, semblent les plus sensibles. Le châtaignier, certains chênes, le hêtre, le Douglas, l’épicéa de Sitka, et le sapin de Vancouver sont également vulnérables à P. ramorum. L’Anses affirme ne pas avoir identifié de ligneux du sous-étage qui pourraient favoriser l’épidémie que joue le laurier de Californie dans l’ouest des États-Unis ou le rhododendron (Rhododendron ponticum) en Grande-Bretagne, d’autant que la présence du rhododendron en forêt française est globalement très faible.

D’autre part, P. ramorum se développe mieux dans certaines zones : en plus de l’ouest de la France (Bretagne, Limousin, piémont pyrénéen) et la zone côtière le long de la Manche, de nombreuses zones de moyenne altitude apparaissent comme climatiquement favorables dans le sud (Montagne noire, Cévennes) et dans l’est (Vosges et Jura).

Recommandations

Le rapport estime l’éradication de ce pathogène possible. L’Anses recommande la conduite d’une surveillance intensive, en priorité en Bretagne pour détecter les éventuels nouveaux foyers de Phytophthora ramorum, ainsi que dans les autres régions climatiquement favorables à son développement et où des densités importantes d’espèces vulnérables et capables de transmettre l’infection sont plantées. L’agence préconise également d’éviter la poursuite de la plantation des trois espèces de mélèze dans les zones climatiquement favorables, en raison de leur vulnérabilité.

De plus, pour éviter l’introduction du pathogène à partir d’espèces hôtes ornementales en France et dans l’Union européenne, l’Agence recommande qu’un contrôle des pépinières ornementales et des jardineries soit intensifié.

Au-delà de ce pathogène en particulier, l’agence juge dans son rapport que, au vu du rôle du commerce des plants entre pépinières dans la diffusion des agents pathogènes de plantes, la question se pose d’une évolution de la réglementation visant à interdire l’importation de certaines espèces présentant un rapport risque/bénéfice trop élevé.

Léna Hespel

(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail

(2) Arrêté du 15 décembre 2014

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